Accéder au contenu principal

Spin, de Robert Charles Wilson

Game of Spin... ou presque.


Bianca, jeune libraire qui découvre les métiers du livre.

Ces temps-ci je délaisse pas mal ma littérature de l’imaginaire natale pour me diriger vers des sphères un peu moins connues (pour moi, j’entends). Je le fais avec plaisir, mais j’ai tendance à être nostalgique de ce qu’était ma passion auparavant. Je me souviens avec joie (et honte) de tous mes essais artistiques en tant qu’écrivain, les quelques cinquante pages ébauchées sur mon ordinateur à l’aube de mes seize ans, qui finissaient inexorablement dans la « corbeille », et que je ne faisais lire à personne. Je piquais mes idées dans tout ce que je lisais (et je suis parfois d’accord avec Eddings/Master qui disait dans son Codex Riva qu’il valait mieux éviter de lire pour ne pas être influencé et « plagier » nos lectures), ma syntaxe était mauvaise (autant que mon orthographe), mon intrigue bancale, mes personnages caricaturaux et je ne trouvais jamais de fin.

Bref, ces envies me reviennent quand je me remets à lire de la Fantasy, où quand je regarde, les yeux écarquillés de plaisir, le cœur qui bat la chamade, des séries comme Game of Thrones (shit, faut vraiment que je lise Martin. Oui, oui, je sais, c’est une lacune, je suis impardonnable, je suis une sous-déjection, etc…etc. Oui, ben j’ai lu plein d’autres choses en attendant, donc bon, ne me lynchez pas !)
Et puis ce soir, 10ème épisode de la 1ère saison, et je me remets à faire des rêves de châteaux dressés vers le ciel, de dragons, de rois et de reines, de méchants manipulateurs et d’assassins cachés derrière les murs.



En commençant cet article je ne pensais pas parler de ça, puisque je m’étais dit « je vais parler de Spin ». Et là, clairement, il n’y a aucun lien entre Le trône de fer (titre français de Game of Thrones, qui à la base s’appelle A song of Ice and Fire) et Spin. A part que les deux auteurs ont des noms à rallonge à la mord-moi-le-noeud, ils ne sont pas franchement dans la même veine. Dark Fantasy d’un côté, Science-fiction de l’autre, à part qu’ils sont classés sur les mêmes étagères en librairie, aucun lien (Karamazov, fils unique). Donc, passons de suite de Georges R. R. Martin (et non pas Ronald Ruel, même si on y a tous pensé ! mais Raymond Richard, beaucoup moins la classe quand même.) à Robert Charles Wilson.

Spin, donc...
Un roman de Science-Fiction. Je l’ai lu l’été dernier, par une chaleur assommante, dans un train qui partait de Bucarest pour m’amener jusqu’à Sibiu en Roumanie (9h de train pour 250km… cherchez l’erreur). Bref, c’est cette chanson de Florence and The Machine, Cosmic Love, qui m’y a fait penser…. « the stars, the moon, they’ve all been blown out, you left me in the dark ». Et là, j’ai pensé à Spin. Et je me suis dit que j’avais envie d’écrire dessus.

Qu’est-ce, Spin ? Elle parle de Game of Thrones, puis de Georges Ronald Ruel Raymond Richard Robert Charles Wilson Martin, et puis de Florence (qui ?) et la machine (laquelle ?) et de Spin ? City ? Merde elle passe vraiment du coq à l’âne !

Bon, tirons un trait propre et net et parlons de ce chef d’œuvre qu’est Spin. C’est pour ça que je suis là.



Spin est un roman de Science-Fiction paru en 2007 en France chez Denoël (collection Lunes d’encre) et écrit par Robert Charles Wilson, grand maître de la Science-fiction actuelle. S’il est bien un roman de Science-fiction qui peut réconcilier les non-amateurs de SF avec le genre, c’est celui-là. Exorcisez de vos esprits l’image des pains aux raisins de Leïa et la tignasse moumouthesque de Chubaka et Harrisson, la Sf ce n’est pas ça. Pour tout vous dire, Star Wars, c’est même plutôt de la Fantasy. Bon, disons peut-être de la Science-Fantasy, puisque Georges (et non pas R. R. Martin, mais Lucas) à utilisé des ingrédients des deux univers littéraires. Les jedis qui ressemblent fortement à des chevaliers, des princesses, des monstres, des gentils et des méchants, une histoire bien manichéenne, bref, certains s’étendront pour dire qu’il s’agit de Fantasy. D’autres diront « oui mais y a des vaisseaux spatiaux, la technologie est plus avancée, des sabre laser, etc…etc. Donc, de la science-fiction. » Bon alors je tranche en Science-Fantasy (et dans ce genre là, je préfère Anne McCaffrey !)

Mais passons, avec Spin, pas de sabres lasers, pas de princesses à la chevelure étinc… chatoy… élabor… moche.

Racontons donc l’histoire : Tyler, notre narrateur, à dix ans lorsqu’une nuit, avec ses deux amis Jason et sa jumelle Diane, ils voient les étoiles s’éteindre pour ne jamais reparaître. Mais le soleil lui se lève à nouveau, plus brillant que jamais. Plus tard, les scientifiques du monde entier vont déclarer qu’une barrière, le Spin, entoure la Terre et la protège du soleil, devenu une naine rouge qui dévore tout sur son passage. A l’extérieur, le temps passe cent millions de fois plus vite. D’ici quelques décennies, la terre va mourir, et l’espèce humaine avec. Obsédé par ce phénomène, Jason va tout faire pour comprendre comment et pourquoi le Spin s’est crée, et qui est derrière tout ça, entraînant dans sa quête Diane et Tyler.

Jamais je n’avais lu roman de Science-Fiction si réaliste. J’ai été transportée par la narration de Tyler qui au fil de son récit nous amène vers la destruction d’un monde tel qu’on le connait, nous racontant le début de la fin, cette nuit étoilée qui soudain devint opaque, jusqu’à la toute fin, celle de l’humanité, de notre univers. Car il n’y a pas de fin heureuse dans Spin. Et il faut lire la suite, Axis pour en savoir plus. Je ne l’ai pas encore lu d’ailleurs, mais ça me démange ! J’attends sa sortie en poche…
Bref, Spin c’est un roman de Science-Fiction hors norme, non pas entièrement basé sur le côté scientifique et extraordinaire de la Science-fiction, mais aussi sur les dérives qu’un tel phénomène que le spin peut causer à l’humanité. Il décrit avec les yeux de Tyler la fin du monde comme elle pourrait se passer si on vous annonçait que toute vie va dsparaître d’ici quarante ans, la manière dont ont été affectés psychologiquement les gens, chacun à leur manière, certains plus gravement que d'autres, mais tous sans exception ont vu leur vie bouleversée par cet improbable évènement. Un récit terrible, touchant de réalisme, un scénario catastrophe auprès duquel Roland Emmerich devrait prendre de la graine, moi j’vous l’dis ! (Le jour d’après ? de la gnognotte !)

Bien, voilà, moi Spin, ça m’a retourné, coupé le souffle, transboulé pour parler crument, et c’est l’un de ces livres que j’ai refermé pour me retourner après des heures dans mon lit à y repenser. Une nuit pleine de « et si ? », mais une bonne nuit, stimulante, j’adore ça. Chapeau bas donc, Robert, même si après avoir obtenu le prix Hugo et le grand prix de l’Imaginaire étranger je ne doutais point de vos capacités à m’émerveiller, et dans ma bibliothèque idéale vous prenez déjà une grande place.

A découvrir donc Spin, et puis tant que vous y êtes les autres romans de Robert, édités chez Denoël, des tueries aussi (on ne peut pas les comparer à Spin, mais de grands livres quand même !)

Donc je vous le conseille, pour vous transbouler un coup, comme moi.

Et puis pour vous retransbouler, et ben je vous offre la vidéo de Florence and The Machine, totalement trancifiante (non on en fait jamais trop avec les néologismes)!


Commentaires

  1. Pfffiou... Encore une fois très bon article qui donne envie :D
    Vive les 30% !!

    RépondreSupprimer
  2. Spin est probablement le lire que j'ai failli acheter le plus de fois, sans jamais m'y résoudre. Maintenant si tu me dis que c'est à lire, je vais franchir le pas en France, et passer de "failli l'acheter" à "failli ne pas l'acheter".

    Quand à Game of Thrones, j'avais pas réussi à rentrer dans le premier livre, mais la série TV est tellement énorme que je sent que je vais devoir réessayer...

    RépondreSupprimer
  3. Oh... pourquoi les méchants manipulateurs et les assassins on devrait se cacher derrière les murs? Je proteste!

    RépondreSupprimer
  4. Tu n'es pas obligé de te cacher Tutul, mais pour l'effet de surprise c'est plus intéressant ;)

    RépondreSupprimer
  5. Et dire que le prochain Wilson est annoncé comme meilleur que Spin !!!

    Bon sinon, j'ai mis la main sur ce blog ! Je le suivrais (quand j'aurai le temps...)

    J'espère que tout se passe pour le mieux pour toi !

    Tcho !
    Fabien

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Transmetropolitan, de Warren Ellis

Des lézards géants et des hommes La campagne continue ! Même à deux têtes, les chats sont nos amis. Ouais je sais. Une semaine est passée depuis le dernier article, je me suis laissé aller. je tiens à dire une chose avant de continuer plus loin sur un nouvel article : ce blog est une envie de ma part de vous faire partager ce que j’aime, et de vous faire découvrir de nouveaux livres, films ou autre, en espérant que vous y trouviez votre compte. Je ne suis pas journaliste, je ne suis pas écrivain, je ne suis pas une spécialiste de tous les genres que j’explore, et parfois je me trompe et je dis des conneries. C’est là que vous intervenez, postez des commentaires pour échanger avec moi, et que nous sommes tous heureux, moi y compris, de nous coucher moins bêtes ce soir. Voilà, alors je compte sur vous hein, jouez le jeu, ça me fera plaisir  ! Je tiens premièrement aussi à m’excuser pour celui de dimanche dernier, qui comparé à mes autres articles précédents à été é

Librairie La maison des feuilles

La librairie est ouverte ! Elle est ouverte depuis un mois, mais je n'avais pas encore trouvé le temps d'en parler ici. Voici quelques photos de l'ouverture pour vous mettre en appétit. Depuis, la sélection de livres s'est étoffée et le mobilier ne cesse d'être optimisé, mais nous sommes déjà très fiers de ce qui a été accompli et des titres proposés en boutique. Les mots et petites attentions des client·e·s et du voisinage nous touchent particulièrement ; fleurs, chocolats, et ces sourires aux coins des yeux qui nous réchauffent le coeur. J'essayerai de reprendre ici quelques chroniques de temps à autre, les bonnes lectures s'empilent déjà au coin de mon lit, il me faut juste trouver les mots maintenant. Librairie La maison des feuilles 1235 rue Bélanger Montréa, Québec, H2S 1H7

L'enfant de poussière, de Patrick K. Dewdney

Note de Guix : critique rédigée en novembre dernier, à remettre dans son contexte d'écriture, soit 30cm de neige sur le trottoir et -10 degrés. Chaudement blottie sous ma couette, les pieds engoncés dans des chaussettes polaires molletonnées, une tasse de thé fumante sur ma table de nuit, je referme L’enfant de poussière avec stupeur et incompréhension. Qu’est-ce qui a pu mal tourner à la fin de ma lecture ? Nous avons choisi ce titre pour notre troisième session du Cercle de lecture imaginaire, et mes attentes étaient grandes. J’avais lu des critiques dithyrambiques sur Senscritique, Babelio, Goodreads. Les lecteurs de Patrick K. Dewdney étaient unanimes : ce roman de fantasy français était une saga incontournable, à l’écriture enlevée et à l’intrigue bien ficelée. Alors pourquoi suis-je mitigée ? Creusons ensemble. L’enfant de poussière est le premier tome d’une saga de fantasy de l’auteur d’origine anglaise – mais écrite en français – Patrick K. Dewdney publi